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Romances européennes

PROJET ARTISTIQUE PARTICIPATIF : 2020 > 2025

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Le destin d'une jeune nantaise sous l'Occupation

Conférence de théâtre documentaire

Toiles de Nancy Sulmont

 

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Retracer le destin d'une jeune femme sous l'occupation dont on perd la trace en 1943 et qu'on retrouve décédée à Vienne, en Autriche, le 1erjanvier 1944, à l'âge de 22 ans. Que lui est-il arrivé ?

 

C'est enquêter sur le parcours de cette très jeune femme et à travers elle sur l'histoire de tant de françaises ordinaires sous l'Occupation.

 

Une plongée dans les archives près de 80 ans après, qui s'efforce de restituer la mémoire fragile des invisibles.

 

Écriture & jeu : Sylvain Maresca, Ronan Cheviller, Anne Neyens et Annick Soret dont nous racontons l’histoire de sa mère. Toiles peintes de Nancy Sulmont.

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Durée : 1h

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QUEL EST TON PREMIER SOUVENIR D'EUROPE ?

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La Compagnie Moradi a initié le projet de recherche et de création participatif « Romances européennes » [2020-25] sur les Imaginaires, l'Histoire et la Citoyenneté.

 

Nous nous questionnons avec les habitant.e.s du quartier du Breil à Nantes sur nos vécus & imaginaires de l'Europe, sur la place de L'Europe dans le Tout Monde, avec un regard posé sur l'histoire, l'actualité & l'avenir. 

 

C'est au cours de nos salons-conversations Europe, que nous avons recueilli le récit d'Annick Soret, habitante du quartier du Breil, dont la mère est décédée en Autriche au cours de la Seconde Guerre Mondiale en se portant "travailleuse volontaire". Cette histoire familiale nous a tout de suite émus.

 

Elle nous remettait en contact avec les temps troublés de la guerre en Europe à travers le destin tragique d'une jeune mère nantaise avec deux enfants qui doit trouver les moyens de sa survie. Nous avons eu l'intuition que cette femme pouvait représenter une figure d'Europe dans le cadre de notre projet sur la thématique historique.

 

Une Europe de la guerre, si loin déjà, et si proche.

 

C'est ainsi que nous avons proposé à Annick Soret de relancer une enquête sur sa mère qu'elle n'avait jamais connue, presque 80 ans après son décès. Nous avons présenté notre projet d'enquête aux Archives Municipales de Nantes et Départementales de Loire-Atlantique qui ont tout de suite été très attentives, car elles ignoraient que des femmes étaient ainsi parties travailler en Allemagne.

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De la recherche dans les archives à la création

d'une conférence de théâtre documentaire

Notre démarche invite à ouvrir le regard sur un point aveugle de l'Histoire et plus particulièrement sur celle des classes populaires et des femmes pendant la guerre.

 

Il s'agit d'un sujet historique qui n'a fait l'objet de recherches que très récemment, notamment avec l'ouvrage de l'universitaire de Toulouse Camille Fauroux, sorti en 2020 : « Produire la guerre, produire le genre. Des Françaises au travail dans l'Allemagne nationale-socialiste (1940-1945), Paris, EHESS, coll. « En temps et lieux ».

 

Avec l'aide de Sylvain Maresca, président de la Compagnie Moradi et ancien universitaire sociologue, nous nous sommes beaucoup documentés et avons consacré un temps important de recherche pour reconstituer le parcours de cette jeune nantaise qui décède à l'âge de 22 ans [archives municipales, départementales, dossier des Archives des victimes des conflits contemporains de Caen, de Vienne en Autriche etc].

 

Nous nous sommes associés avec l'UFR d'Histoire de l'Université de Nantes et, en partenariat avec l'Alliance Europa, nous avons impliqué trois étudiant.e.s en master dans cette recherche historique, dans le cadre d'un projet pédagogique innovant. Une première restitution de nos travaux a eu lieu en mai 2022 dans le cadre d'un laboratoire histoire tout public organisé à la Maison des Sciences de l'Homme à Nantes lors de la Fête de l'Europe, en partenariat avec la Maison de l'Europe, avec l'invitation de l'historienne Camille Fauroux.

 

A partir de ces matériaux, nous avons élaboré un spectacle de théâtre documentaire qui se modifie encore : «  Nantes – Wien aller simple : Le destin d'une jeune nantaise sous l'Occupation ». Présenté lors des Journées du Matrimoine 2022 à l'Université de Nantes, il a été programmé en juin 2023 aux Archives Départementales de Loire-Atlantique lors de la Journée Internationale des Archives.

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LA QUÊTE D'UNE MÈRE INCONNUE

Par Annick Soret

 

Yvette, ma mère que je n’ai pas connue, a toujours été mon obsession. Je vais m’accrocher durant des années, et ce n’est pas fini, pour essayer de mieux la connaître, de percer le mystère qui l’entoure. C’est à l’âge de 12 ans que j’apprends l’existence de mes parents biologiques. Quel choc ! Jusque-là, j’étais élevée par un oncle et une tante (cet oncle étant le frère de ma mère et mon parrain) que je croyais être mes parents et que, bien entendu, j’appelais papa et maman. Jamais ils ne m’avaient parlé de ma naissance, de mes parents et de mon frère. Que de mensonges ! Que de cachotteries ! C’était un secret bien gardé, mais un jour, tout explose... 

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Une enquête dans les archives

Par Sylvain Maresca

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[Nantes - Wien aller simple : Le destin d'une jeune nantaise sous l'Occupation, de Sylvain Maresca  : Texte à paraitre - Geste Editions - à l'automne 2024].

 

Nous présentons le récit de nos recherches autour de la vie d’une jeune femme nantaise partie travailler en Autriche en 1943 comme « volontaire » et décédée à Vienne le 1er janvier 1944.

 

L’histoire de cette femme s'accompagne d'un éclairage plus large sur la vie des femmes de milieu populaire sous l’Occupation, en même temps que le récit du travail d’investigation qui l’a fait sortir de l’oubli.

 

Il y a là une énigme : des femmes seraient parties travailler au service du Reich pendant la guerre ? Une énigme qui, sur un plan plus personnel, ravive les questions sourdes que je me pose depuis longtemps sur mon père qui a fait le STO (Service du Travail Obligatoire) à Berlin, mais rien de plus.

 

Le mystère qui entoure la mort en Autriche d’Yvette Paré va déclencher une double curiosité : qu’est-il arrivé à cette femme et qu’est-ce qui l’a conduite à se porter volontaire ? Qu’est-ce que Richard Maresca a réellement fait pendant la guerre et comment a-t-il vécu l’expérience du travail requis en Allemagne ? Dans les deux cas, il faut percer l’épais silence qui recouvre leur destin depuis près de 80 ans.

 

Pas à pas, et pendant des mois, je me suis efforcé de trouver des traces d’Yvette Paré dans les archives municipales de Nantes, dans les archives départementales de Loire-Atlantique – avec l’aide précieuse de Valérie Roux, la responsable des collections contemporaines –, dans les archives diocésaines, mais également ailleurs dans les archives départementales d’Ille-et-Vilaine et du Maine-et-Loire, sans compter les ressources des Archives des victimes des conflits contemporains de Caen, les données en ligne de sites de référence allemands et les archives de la ville de Vienne.

 

A partir de ces travaux, j'ai écrit un livre qui va paraitre [Geste Editions] à l'automne 2024.

Le projet de recherche et de création participatif "Romances européennes"  [IMAGINAIRES, HISTOIRE, CITOYENNETES - 2020-25] mené par la Cie Moradi sur le quartier du Breil à Nantes est soutenu par la DRAC Pays de la Loire, la Préfecture [Contrat de Ville]  & le Conseil départemental de Loire-Atlantique, la Ville de Nantes & les EAT Atlantique. Soutiens 2021-23 : Nantaise d'Habitations & Nantes Métropole Habitat.

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